Jakko Woudenberg – Biographie

Cela fait maintenant vingt-deux an que je travaille comme parqueteur, dont les cinq premières années dans une entreprise renommée de Schagen, où j’ai reçu une formation approfondie de parqueteur. Aujourd’hui encore, je suis extrêmement reconnaissant pour cet encadrement, car le savoir et les compétences transmis par mes collègues me servent encore aujourd’hui quotidiennement. En ayant effectué le programme complet de formation de poseur de parquet au ROC, j'ai pu rejoindre la Guilde des poseurs de parquet qualifiés quelques années plus tard. Ce groupe de professionnels fait partie des spécialistes les plus qualifiés des Pays-Bas. Par le biais d'ateliers et de séances de formation, ils partagent leurs connaissances et leur savoir-faire pour les transmettre aux générations futures. Au sein de ce groupe, j'ai reçu le titre de « Master Parqueteer » (Maître Parqueteur).

Depuis 2004, je travaille en tant qu’entrepreneur indépendant sous le nom de Gevloerd.nl, et je suis fier d’avoir acquis au fil du temps une excellente réputation. Je n’ai jamais eu de désaccord avec des clients, ni n’ai dû me présenter devant une instance de règlements des litiges. La parqueterie est un très beau métier, dans lequel il faut savoir faire preuve de créativité et d’ingéniosité tout en créant du beau. Cependant, c’est toujours le même piège au bout du compte, et cela rentre en contraste avec une personnalité créative comme la mienne. Le goût du défi manque et on commence à se sentir sans but. 

Dutch Wood Artist

Donner à sens à l’inconnu est en fin de compte ce que font tous les artistes ; c’est à la fois un don et une malédiction. Mon côté créatif a donné naissance à Dutch Wood Artist, une entreprise avec laquelle je ne poursuis que des projets créatifs. J’aime particulièrement créer de l’art fonctionnel. Imaginer de l’art, mais de l’art qui a une fonction !

J’ai reçu ma première commission de la municipalité d’Alkmaar : poser les mots « Terre de Leeghwater » sur un comptoir de café dans le vieil hôtel de ville de De Rijp, à côté des sols. J’ai immédiatement pensé « Pourquoi ne pas y mettre le portrait de M. Leeghwater ? ». Et puis soudain, le visage de M. Leeghwater était sur le comptoir. Une vieille idée m’est venue à l’esprit : « Pourrais-je également réaliser la Ronde de nuit de Rembrandt en bois ? Parce que si Leeghwater peut le faire... »

Projet Krinkels 

Cependant, avant d’avoir pu développer mon inspiration pour la Ronde de nuit, l’architecte Paul de Ruiter m’a demandé s’il était possible de poser du parquet en forme de cerne de croissance. Une image m’est apparue et cela m’a paru faisable. J’ai ainsi été chargé de concevoir librement quelque chose qui n’avait jamais été réalisé auparavant. Avec mon équipe, nous avons littéralement dû réinventer la roue. Après le premier des travaux de parquet, nous nous sommes regardés avec une pointe de désespoir : Dans quoi nous étions-nous lancés ? Néanmoins, nous avons persisté et le résultat est devenu progressivement visible. Au final, 33 000 mètres de lames de parquet de 9 mm de large ont été transformés en plancher. Ruud Krinkels m'a alors demandé : "Votre parquet est-il bien assorti au chêne qui recouvre les marches de l'escalier monumental ?".

Nous avons tous les deux eu le sentiment que quelque chose manquait. Il n’y avait pas de connexion naturelle entre le rez-de-chaussée et le premier étage. La solution a consisté à laisser les cernes annuels courir sans interruption sur les escaliers. Cette option avait déjà été abordée au sein de mon équipe, mais avait été rejetée, car c’était simplement trop complexe. Toutefois - plein de doutes- je me suis mis au travail. Heureusement, le résultat final fut très satisfaisant. Mieux encore, ce fut époustouflant. Ce projet m’a poussé vers le Prix du Design WFB (American WFB Design Award) dans les catégories du Meilleur Escalier et du Meilleur Sol Commercial).